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Toit, toi, mon TROYES
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Toit, toi, mon TROYES
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22 mai 2013

Marai, L'héritage d'Esther

 

L’héritage d’Esther, 1939.

Voilà qui va me donner envie de poursuivre l’œuvre. Jusqu’à présent il m’a été difficile de lire avec assiduité Sandor Maraï (1900-1989). La montée des eaux à Troyes et le froid persistant m’ont permis de rester quelques heures sous la couette en ce long weekend end de Pentecôte.

Résumé :

Au terme de sa vie, Esther, qui vit avec sa gouvernante dans la maison que lui a laissé son père, raconte dans le long engrenage qui suivi la fuite de son beau-frère. Ascendance d’un être sur un autre, attente, mensonge, sentiments ... Pourquoi revient-il ce dimanche avec ses enfants après la disparition de sa sœur. 

Extrait du chapitre 1 :

Je ne sais ce que Dieu me réserve encore. Mais avant de mourir, je tiens à raconter l’histoire de cette journée où Lajos est venu chez moi pour la dernière fois et où il m’a brutalement dépouillée de tous mes biens. Voilà trois ans que je diffère ce récit. Mais aujourd’hui j’ai le sentiment qu’une voix impérieuse, contre laquelle je ne puis me défendre, me presse de retracer les faits de cette journée, de dire tout ce que je sais de Lajos, parce que tel est mon devoir et qu’il me reste bien peu de temps. Cette voix, on ne peut manquer de l’entendre. C’est pourquoi je lui obéis au nom de Dieu.

Je ne suis plus toute jeune, ma santé est médiocre, et je sens qu’il me faudra bientôt mourir. Ai-je encore peur de la mort ? Ce fameux dimanche, où Lajos est venu pour la dernière fois, m’a guérie de cette appréhension. Est-ce le temps impitoyable, est-ce le souvenir, tout aussi cruel, ou quelque grâce particulière, capable, si j’en crois ma religion, de toucher les âmes indignes et rebelles – à moins que ce ne soit, tout simplement, l’expérience ou la vieillesse ? – toujours est-il que j’envisage la mort désormais avec sérénité. La vie m’a d’abord – miraculeusement ! – comblée de tous ses bienfaits, puis elle m’a entièrement dépossédée, que puis-je encore espérer. Je dois mourir, car telle est la loi et parce que j’ai accomplis mon devoir…     

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