Dans le château de ma mère, pour Pâques 2021

Toutes les traditions se perdent. Il m'a manqué tant de choses cette année près de la table pascale ! la morue à l'aïoli du Vendredi Saint a disparu depuis si longtemps. Les crécelles ne resonnent plus depuis des lustres, excepté dans l'esprit de mon grand garçon, cela n’est déjà pas si mal ! Nous n’avons même pas eu l’envie de nourrir notre Carême l’un comme l’autre, ni Rameaux, ni veillée pascale. Si loin des miens !

Les œufs à la béchamel n’étaient pas sur la table ce dimanche, ni les œufs coupés en deux et décorés par tes soins sur la desserte des enfants. Sous le traditionnel gigot, désossé cette année, j’ai oublié de glisser délibérément autour de ton plat en grès, le cresson qui l’égayait depuis ta plus tendre enfance. La petite chasse aux œufs n’a pas précédé l’Urbi et orbi de Rome captée en 2021 sur mon IPhone. Où est l’époque d’une recherche familiale des œufs dans le respect du fruit du travail de chacun. Je n’ai pas du tout apprécié l'unique verre de vin pris de coutume avec mon morceau de fromage. Comme la buche de Noel, c’est moi qui aie pris ton relai pour le nid de Pâques de notre illustre boulanger. Qu’il était gros, bon et peu sucré, un délice. Si tu as délecté celui de la fin d’année 2020, tu ne pus savourer ce gateau avec nous. Il faudra éventuellement lui trouver un remplaçant, car le nid de Pâques sera mon dernier dégusté ici ou ailleurs. Tu m'as tant manquée.

Que trouverai-je à transmettre à mon petit-fils ?