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Toit, toi, mon TROYES
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Toit, toi, mon TROYES
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10 juin 2010

V comme virent ...

Elles ne viraient pas  au vent, mais toutes ces roses blanches embaumaient malgré une chaleur accablante. Ici, la nature est apprivoisée depuis des siècles.

bosquet_de_l_encelade

Versailles: le bosquet de d'Encelade.

Mon père aimait son jardin, il l'avait planté lui-même; je n'ai rien voulu détruire, et puis les métayers ont droit à leur part de légumes. Le temps s'est chargé de faire mourir beaucoup d'arbres, et la gelée a emporté beaucoup d'arbustes. Il en a poussé de plus rustiques, et le fond de l'enclos, au bout du verger, dont mon père avait voulu faire une pépinière, est devenu tout à fait sauvage.

_ Je veux voir çà, dit Pierre, je me souviens que c'était très mouillé, et que j'avais prédit à ton père que ces arbres d'ornement n'y réussiraient pas. (...).

Pierre traversa le verger et pénétra dans l'ancienne pépinière, qui occupait une langue de terrain fermé de haies très élevées et que traversait un ruisseau. Il y fut saisi  d'une sorte de ravissement. Marianne avait laissé la nature faire tous les frais de ce petit parc naturel. L' herbe y avait poussé haute et drue en certains endroits, courte et fleuries en d'autres, selon le caprice des nombreux filets d'eau qui se détachaient du ruisseau pour y rentrer après de paresseux détours dans les déchirures du sol. Ce sol, léger, noir et mélangé de sable fin, était particulièrement propice à la flore du pays, et toutes les plantes rustiques s'y étaient donné rendez-vous. Les iris foisonnaient dans l'eau avec les nymphéas blancs et jaunes. L'aubépine et le sureau avait poussé en arbres luxuriants. Toutes les orchidées si variées du pays diapraient les gazons avec mille autres fleurs charmantes, les myosotis de diverses espèces, les silènes découpés, les parnassies, les jacinthes sauvages, quelques unes blanches, toutes adorablement parfumées. Les renflements du terrain, étant plus secs, avaient gardé leurs bruyères roses et leurs genêts rampants, que perçaient de leurs blanches étoiles, roses en dessous, les anémones sylvestres. ....

Extrait de Marianne de Georges SAND - mai 1875.

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